Tour de l'île (MARTINIQUE J.6)

Aujourd’hui, exploration en voiture. Objectif : aller à Grand Rivière, le bout du bout, tout au nord, là où la route s’arrête, en lisière de forêt et face à l’océan ! Beaucoup de mal de crane et de tournis : vertige et nausée sont aussi malheureusement de la partie !!

Très belles routes. Paysage magnifique. Verdure, sillonnement dans les collines des volcans, forêt, sauvage, champs de bananiers, ou de canne à sucre. Fleurs et plantes vertes multicolores concurrencent avec la verdure aux alentours des villages où le temps semble s’être suspendu. Souvenirs inoubliables, loin de la Martinique « gâchée » par les touristes !

Une note particulière pour Macouba. Descente vertigineuse vers un village sorti tout droit d’un rêve dérangeant. Mais tout est bien réel ! La voiture a du mal : chemin étroit et tortueux creusé à même la roche. Au bout, des maisons à toits ouverts et des trous béants qui donnent sur l’océan à la place des fenêtres. Même les bétons aux couleurs défraîchies sont rongés par le vent. Quelle drôle de France ! Un malaise étouffant nous happe à la vue de vêtements suspendus qui dansent au rythme du vent, au creux des falaises et  au pied des vagues rugissantes. Il y a encore des signes de vie dans ce décor de village fantôme perdu engouffré écrasé entre falaises et mer…. Un chien errant. Deux enfants étonnés de notre présence. Comment décider de rester encore ici ?? En repartant, légère peur de ne pouvoir jamais en sortir : la route, la voiture, cette nature hostile, ces personnes restées là… Quand on rejoint la route principale, on pousse un grand ouf de soulagement ! Le mauvais rêve est pour nous fini ; pour d’autres, il continue !

A Grand Rivière on escalade (route tellement pentue qu’on a presque l’impression de devoir ramper) vers le point de vue de la vierge. Encore une vue magnifique sur le bout de l’île !

Balade sur le front de mer qui gronde, au plaisir des surfeurs !! Retour par la côte Est (pas de route à l’ouest). Titine cherche un coin où se baigner. Toutes les plages sont rugissantes de vagues monstres, et il y a beaucoup de vent qui redressent un peu nos poils de frileux !! On se contente juste d’admirer : ça fait sauvage, même les locaux n’osent se baigner, et c’est d’une beauté !!

Halte étonnante à Sainte Marie : face à la cathédrale du village qui donne sur la plage, un îlet étrange ouvert sur deux mers ! Nous marchons vers l’îlet avec l’impression d’être tout minuscule dans ce cadre grandiose. A nos pieds, mer de gauche et mer de droite se mêlent et se démêlent dans une danse provocante. Sensation étrange de peur de se faire engloutir de part et d’autre. Il paraît que des accidents mortels sont déjà arrivés à cause d’une montée brusque des mers… Cliché biblique vers la marche du retour : laissant l’étrange îlet derrière nous, on aurait dit qu’à nos pieds la mer s’ouvre alors que nous nous dirigeons vers la cathédrale !! Avec le coucher du soleil, la ballade est encore plus magique. Mais le peu de rayon réchauffant a disparu pour ne laisser place qu’à un vent déchaîné ! Cette fois, définitivement, Titine renonce à piquer le nez dans la mer dans ce décor particulier, malgré les eaux beaucoup plus calmes que tout ce qu’on a vu aujourd’hui !!